mercredi 8 août 2007

LEGENDE GONDWANAISE...

Tous les soirs, lorsque l’astre étincelant s’éteignait dans la mer, nous allumions un grand feu. Les enfants de la tribu s’asseyaient autour et, joyeux, espéraient qu’Incha le sage leur raconte ses souvenirs anciens, lorsqu’il s’appelait encore Incha le guerrier.
Et ce soir là, alors qu’il commençait à parler, luisaient dans ses yeux des éclats d’aventure. Il nous décrivait l’avenir . « En ces temps future, » disait-il, les hommes, dans leur orgueil démesuré, se compareront à Dieu. Ils malmèneront l’ordre et les liens de la création. Le seigneur, dans sa grande sagesse, décidera de leur laisser une chance et de les éparpiller sur des îles aux quatre coins de la terre. Bien loin, alors, sera le temps d l’unique continent, le temps du Gondwana et de ses habitants vivant en harmonie. Pourtant, ce ne sera pas une punition, les peuples avanceront dans différentes voies et multiplieront les progrès propres à chaque chemin. Puis, malgré les distances, ils se chercheront et se trouveront. Ce jour là, patiemment, inlassablement, les enfants du Gondwana devront rappeler à ces hommes que leur racine est la même, que de leur science et sagesse unifiées naîtront des merveilles inconcevables pour des cultures individualistes et belliqueuses. » et Incha le sage s’arrêta de parler après avoir murmuré : « que Dieu les aide. »

mardi 7 août 2007

Merci !!!


Merci !! Merci ! Merci ! Merciii !!!

Merci d’abord à tout nos hôtes massés le long des routes : des Emilia, John, Richard, Peter & Sean, Leoni, Engel…et tant d’autres, un Grand Merci à ceux qui ont ouvert leur porte et leur cœur, allumé un feu, donné ou non un sourire. C’est eux qui ont fait que cette aventure est devenue merveilleuse.
Merci à nos mamans que l’on va retrouver le sourire aux lèvres et quelques cheveux gris de soucis sur la tête.
Merci à Solomite & Lowa pour les milliers kilomètres de fidélité (partis trop tôt aux « pompes » funèbres).
Merci à Michto et Binga nos ânes fous.

Nous aurions pas été bien loin sans le support de :
Défi Jeunes Bretagne, le club Téli, de l’association « les cabanons » qui prépare la fête de la Terre, la biocoop de Lorient, le Crédit Agricole de Rennes, les cahiers de l’âne, mon fief Mayennais avec la communauté de commune de Mayenne, la FDCIVAM 53, Ouest France, Julien Marchais pour les contacts, les encouragements des amis et des moins proches, cela nous faisait chaud au cœur recevoir des messages.

Enfin, non-merci aux douaniers des pays traversés, incompétence et bêtise auront peu gâté notre voyage. Speciale non-merci à Chronopost qui nous ont perdus 2 colis (fuck.)

Meilleur et Pire souvenir

Les instants les plus forts se sont passées en Namibie.
Vous expliquer le plus mauvais souvenir, c’est vous parler du pire cauchemar qu’on ai vécu.
Déposition :
Nous campions dans le bush à 40 km de la ville d’Oshakati après s’être vu refuser l’hospitalité dans la seule maison aux alentours, la lune était pleine et la campagne silencieuse.
Nous dormions sans inquiétudes et sur les coups d’1 heure, un gars gueule dehors en anglais : « what are you doing here ! get out of here now !! », et Virginie de sortir sa tête de la tente pour s’expliquer, des coups de bâton viennent la recevoir ! Dans la tente : confusion. Les murs tremblent…
Je sors rapidement dehors, fait face pour tenter de calmer le jeu, de m’expliquer, mais c’est une pluie de bâton qui me répond. Dans la blanche lueur, j’ai le temps juste de voir 2 blacks (20/ 30 ans) voilés de foulards blancs. Je vais vers mon sac, trouve la bombe lacrymo miraculeusement à portée, et, voyant que je tiens une arme dans la main, les deux gars s’enfuient en courant dans le bush après avoir traîné la tente (avec Virginie dedans) sur plusieurs mètres.
Nous nous redressons, troublés, tremblants, confus, désarçonnés. La tente est cassée, nos corps endoloris. Nous ne pouvons rester là. Nous choisissons de paqueter nos sacs, de prendre la tente dans nos bras et d’aller frapper à la porte de la maison. Peut-être seront-ils plus à l’écoute pour des gens en détresse…mais rien du tout ! Ils restent en retrait, ne bronchent pas qu’on ait faillit perdre la vie.
Ca parle beaucoup entre Peter et les femmes de la maison, ça parle de chef du village, de danger, d’argent… mais certainement pas d’aider des âmes meurtries de peur. Nous restons dans le froid (mes chaussettes étaient à sécher), priant Dieu pour que ce cauchemar finisse.
C’est la deuxième séquence de cette dramatique soirée : de ne pas trouver quelqu’un CAPABLE de nous secourir physiquement et moralement.
Nous ne croyions pas que de tels esprits fermés et apeurés puissent exister.
Et de tels joueurs avec la peur, des hommes (peut-on appeler ça Hommes ?) qui battent des étrangers juste pour s’amuser, pour les effrayer, sans même voler leurs affaires…de l’incompréhension seulement.

Et pour le meilleur (on le garde pour la fin), nous hésitons avec la Rencontre de l’association « Philadelphia » avec Helen et Leoni qui s’occupent des orphelins sur le bord du Kavango, des instants inoubliables pour un accueil qui l’était tout autant. Mais ce serait plus juste et représentatif de parler de notre découverte de l’Afrique profonde et tribale. Notre Rencontre avec les Himbas et ce jour particulier dans le village de la colline où nous avons participé à la vie de la communauté, fut tout simplement merveilleux.

Tout ça s’est passé à dix jours d’intervalle, comme quoi il ne faut jamais douter qu’après une tempête, un arc-en-ciel survient toujours…

La Namibie











Moro ! Nawa, nawa !

Le Botswana







Un pays sauvage.



La Zambie


"You haven't seen the Vic'falls ?!!"

Le Zimbabwe






















































Rencontre avec la gentillesse.

Le Mozambique
























QUE hora SAO no MOçAMBIQUe ??

3. Le Projet Artemisia contre la Malaria

Pour l’avoir expérimenté au Zimbabwe, je peux parler maintenant de ce que je connais : le Palu c’est pas sympa …
Nous sommes plutôt satisfait de notre projet de plante chinoise anti-paludéenne, tout ceux qui l’ont reçu étaient très content, et plein de gratitude.
Comme nous l’avons dit précédemment, nous espérons que 10 % des projets aboutissent. On ne va pas parler de projet sérieux, mais nous avons espoir que des plantes grandissent et diffusent des graines. Les deux plus grosses fermes en Namibie du nord tenues par les frères Loffie et Willie Von Landsberg (agronomes de l’année respectivement 2006 et 2007) ; ceux-ci étaient très intéressés par le développement de l’Artemisia , et motivés pour planter des bonnes rangées –un demi hectare par sachet de graines .
Nous verrons dans quelques temps .
Nos collègues et copains aventuriers les Poussins, ont donnés des nouvelles sur leur site d’un remède à base d’Artemisia qui va voir le jour aux USA, s’il parvient en Afrique il sauvra à coup sur des millions de vie. Reste l’enjeu financier qui pourrait bien y mettre son grain de sable …à voir sur leur site : www.africatrek.com

2. L'Agriculture

Notre fil conducteur était la Rencontre avec les paysans d’Afrique. L’aspect d’une « étude d’anthropologie rurale », pour utiliser les grands mots, nous semblait la chose la plus intéressante à faire. Déjà parce que le métier d’agriculteur, tout le monde le pratique ici, et depuis des millénaires. C’est aussi la meilleure façon d’étudier comment vit un peuple, que de voir les campagnes qui sont restées bien plus traditionnelles que les villes.
Ensuite, parce que je suis moi-même non pas de la campagne, mais de formation éleveur.
Pour ce qui est de cette partie : élevages de chèvre, brebis, vache, poisson, poulet, âne, j’ai pu observer beaucoup même si les façons de faire sont très différentes de l’Europe (ferme de 500 ha min, 20 ouvriers, pâturage itinérant, pas de charges sociales…) – je regrette seulement de pas avoir vu plus d’apiculture…

Pour refaire un p’tit tour d’horizon d’observation agricole :
-Le Mozambique est très pauvre en élevage, la guerre civile a fini de ravager les campagnes et de décimer les troupeaux pour un peuple qui crevait de faim il y a 20 ans de cela (tout les ânes y sont passés !) . Le cheptel se reconstitue peu à peu. Nous avons pu voir surtout des cultures vivrières travaillées manuellement. Des céréales et des légumes. A noter sur les marchés ou sur les routes : des mangues, tomates, ananas, bananes à foison. Même pour une saison des pluies qui se voulait très sèche, on ne trouvera pas ensuite tant de verdure…

-Le Zimbabwe ou « le désastre agricole ». Merci M. Mugabé d’avoir affamé le peuple par votre réforme agraire anéantissant toutes les grosses fermes tenues par les blancs…
Dans les années 70, la Rhodésie était simplement le pays le plus riche d’Afrique. Connue comme étant le grenier africain exportateur de mais, tabac, fruits…Désormais, les terres sont en friches, et le matériel délaissé. Comment ce pays va-t-il se relever ? beaucoup parle d’une éminente guerre civile (s’il n’y a que cela pour faire bouger les choses…)

-Le Botswana est un gros exportateur de viande . Pas de cultures ou autres, il dépendent entièrement du grand frère –l’Afrique du Sud. De toutes façon, très peu de choses poussent dans ce désert semi-aride, et même si, les gens sont bien trop oisifs pour biner les mauvaises herbes ! Donc, un pays de viandars.

-La Namibie. On a trouvé que c’était un mélange d’un peu tout ça. Des grosses fermes productrices (commercial farm) qui se font mettre des bâtons dans les roues par un gouvernement à moitié raciste.
Le sud du pays est entièrement scindé par d’immenses exploitations clôturées (dû aux lois pour l’exportation ), le nord est plus peuplé de noirs travaillant des petits bout de terrains en maïs, sorgho, millet.

A dire si cela pourra me servir par la suite : en vérité très peu, l’agriculture est trop différentes de ce que nous connaissons dans nos verts pays …

1. La Marche

Faire cette petite ballade à pied fut une Grande expérience avec un grand G. Avec une moyenne de 25 à 30 km par jour, nous avons pu avancer correctement. Parfois, nous nous disions que nous avions pas assez de temps pour rester dans un endroit, car route il fallait continuer. Nous aurions pu faire de plus grosses journées mais nous sommes un peu fainéants et repartir le lendemain après une marche de 38 km (notre humble record) est un peu difficile.
Nous avons choisi d’être dépendant de la population locale (aurait-il été possible autrement ?) demander l’hospitalité chaque soir, et provoquer des rencontres, contrairement à certains cyclistes « tourdumondistes » que nous avons croisés, qui se voulaient plus autonomes et indépendants .

En conclusion, ce qu’on en retire :
Ne pas appréhender l’inconnu mais aller de l’avant en écoutant un peu les autres et surtout soi-même… on trouve toujours de l’aide en chemin et rien n’est impossible (…ou peut-être la maudzite Skeleton Coast !)
Un parcours se prépare très peu à l’avance, ou 90 % se fait sur place – avec les gens.
Rester patient en Afrique est une clé pour éviter de se faire du mal : pour le stop, avec l’administration ou demander un simple renseignement à une caissière (2 d’tens’ dans certains villages !)
Apprécier désormais tout ce qui nous a manqué en chemin : le confort matériel, la nourriture de qualité (genre un bout de cantal !), les amis, la stabilité, un chez-soi…

du large...

“ La vie de tout homme est faite de bonheur, de souffrance.
Tu sais à quoi ressemble le bonheur ? Aux petites gouttes de lait qui giclent partout sur ton corps au moment de la traite.
Et tu sais à quoi ressemble la souffrance ? Aux étincelles qui te brûlent quand tu es assis autour du feu.
La souffrance du feu et le bonheur du lait. Tu sais bien qu’ils ne se ressemblent pas. Et dans la vie de chacun, il y a le feu et le lait. »
Proverbe Africain

Episode 15 - le retour































Alors donc, et pour ainsi dire, la Rencontre avec les terres Africaines touche doucement à sa fin. Le reste n’est qu’une lente redescente de la Namibie vers le sud jusqu'à Johannesburg où nous attend l’avion du retour. Autrement dit : Redescente sur terre !

Du Kaokoland où Dany-le-chauffeur-fou, un « Hari Vataanen » du camion 4x4, traverse les fantastiques régions désertiques d’une traite (totalisant 20 h au volant non stop sur des routes de malade – imaginez les montagnes russes au parc Astérix : c’est de la gnognotte !!).
A Seisfontein où Dorthe et Ronald nous font la descente touristique pendant trois jours (tout en langue allemande ! merci Virginie qui a assuré pour la traduction).
A Uis où Alain, un parisien cynique, organisateur de raids ULM nous reçoit avec un petit Ricard. A noter, le stop en Namibie qui marche bien…au bout de trois heures d’attente ! Deux fois nous sommes bloqués pendant deux jours dans un trou.
Providentielles retrouvailles dans un « OKShoprite » de Swakopmund (supermarché largement répandu) avec Simone d’Oshakati. Elle nous invite là où elle habite : une immense maison blanche donnant sur les magnifiques dunes de sable – un véritable palais ! (Jamais logé dans un endroit si luxueux !). Le jour même de la fin de notre marche, pour vous dire la chance. Nous voila soudainement dans une baignoire immense à déguster un Ferrero rocher, le lit est 3 fois plus grand que notre tente (et chauffant SVP ) …bref, LA DEMESURE !
Un moment bien confortable que nous apprécions a sa juste valeur, même si la famille reste à l’inverse, plutôt froide (…des Boers, pardon, des Africaners)
Swakop, ville agréable typiquement allemande où nous avons expérimenté le quad dans les dunes. Comme le qualifie un australien rencontré en chemin : « that’s pretty funky, man ! » (c’t’y cool !) .
Retrouvailles fortuites aussi de Richard à Windhoek , capitale Namibienne – un cœur en or, il nous prête les clés de sa maison et de son gros Land Rover !
Enfin, retour à Jo’burg chez nos amis Jeremy et Alex, compte rendu du périple autour d’une bouteille de vin avec Céline, Taoufiq… La clique française quoi ! (merci tous, et merci à Julie l’olive !).

Avant de prendre l’avion, nous trouvons enfin l’artiste. Celui chargé de nous tatouer.
Voila plusieurs mois que nous avons décidé de nous faire le même « Astre » tatoué sur l’épaule pour Virginie et sur le dos pour Géraud .
Assise sur son fauteuil en cuir et prête à en découdre, je demande soudain un instant de silence dans la boutique « Kevin Custom Tattoo », prenant une brève inspiration, je me mets à genou et demande ma compagne de voyage en fiançailles…
C’est oui !
Je sort le Champagne et la tablette de chocolat .Pour le bijou, plus moyen de l’enlever, c’est pour la vie !

Dans ces 8 mois d’absence, nombre de choses ont changées par chez nous, en bien comme en mal. Y parait que des couples d’amis se sont séparés, y parait qu’y à des nouveaux bébés (et des couples en attente), y parait que notre projet d’installation agricole en Bretagne est passé pour ainsi dire « à la moulinette », y parait qu’y a un nouveau président (à voir ce que ca donne, faut se replonger dans l’actualité politique, beurk…) .
Ah, et y parait qu’on nous attend à l’aéroport !
L’après voyage, il y aura de quoi faire, ça va pas chômer : Compte-rendus, expos photos, festivals de voyageurs (Forum des voyageurs à Lorient, fête de la terre à Mayenne, d’un regard à l’autre en Auvergne), puis réinsertion dans la vie bretonne : trouver un boulot, une maison, un chien…une vie de paysan sédentaire quoi. Tout à reconstruire .

Allez, merci de nous avoir suivi jusque là, même si c’était long à lire, et même si c’était pas évident pour nous de maintenir le site dans les boui-boui africains (5h pour télécharger une photo au Zimbabwe !), ca nous a fait plaisir de partager l’aventure…et d’après les retours qu’on a eu, cela en a fait voyager plus d’un !

On vous souhaite des routes ensoleillées (parait que c’est la grisaille en France), et que ce parfum d’Afrique Australe vous inspire de capiteux vagabondages et autres errantes randonnées.
A bientôt, HAKUNA MATATA !!!

vendredi 29 juin 2007

La Grande Eau


Episode 14 : Namibie - Ze ocean, 3420 km












Les yeux rives sur l’Ocean Atlantique, tous les deux poses sur les dunes, nous savourons le son des puissantes vagues. Le voyage est termine.
Nous sommes le mercredi 27 juin, il est 9h15 du matin et ce spectacle de la Grande eau berce nos ames, rafraichit nos coeurs apres cette derniere traversee apre du desert du Namib.
Un flot de souvenirs envahit nos esprits : 200 jours de vie intense, 3420 km de rencontres, de solitude, d’ineffables sentiments emmeles... Nous nous rappelons au Mozambique, pres de Chimoio, ou nous avons lance de nombreuses fois aux riverains curieux : « We are going to Namibia, to the Ocean ». et recueillant un regard perplexe. Nous-meme n’osions pas y croire... cela paraissait trop loin !!! Mais la voila cette plage qui met fin a ce long sentier.
Meme si c’est un bout de route dans une vie, nous esperons que cela ne represente qu’un chapitre dans une autre Grande Aventure !

Mais revenons en arriere sur ce qui restera tres certainement la marche la plus magnifique mais la plus difficile de notre rencontre : la traversee du Kaokoland.
Nous quittons Ruacana et avons tres vite le sentiment d’y laisser la civilisation. Au detour d’un virage, nous apercevons ce spectacle incroyable : les montagnes du Kaokoland ; puis ses habitants : les Himbas. Pasteurs semi-nomades, les himbas sont une des rares ethnies a avoir garde leur mode vie traditionnelle en Afrique . Ce sont des eleveurs-nes et des marcheurs infatiguables . Ils sont tous simplement fascinants - leur style, leur facon d'etre, leur couleur, ils se fondent dans la nature, ils font partie integrante du paysage... Rencontre avec la terre rouge.
Nous longeons la riviere Kunene. Toujours agreable d’avoir un cours d’eau a porter de main (et de bouche forcement). Les paysages sont superbes mais si arides et montagneux que la marche prend l’allure d’un trek perilleux.
Nous faisons une etape au Kunene River Lodge ou nous avons ete invites par Pete et Hillary. Jeune equipe tres sympa. Nous experimentons le rafting sur les eaux vertes et tumultueuses de la riviere.
Durant 5 jours et notre remontee vers Epupa, pas une voiture, pas un touriste... seul pour nous, ces hommes en rouge qui se demandent bien ou est notre auto. Nous arrivons a Epupa Falls, chutes somptueuses ornees de baobabs ; mais depuis quelques jours, le moral des troupes est destabilise : presque 2 semaines de retard pour les doudounes de Virginie et nous voila persuades qu’elle est enceinte. Ont psychosent. Quelques jours apres, detour vers Opuwo et dans une pharmacie le test revele : « Ouf, c’est negatif ». Geraud change pour la troisieme fois de paire de chaussures et nous voila repartis avec une nouvelle energie liberee.

Nous penetrons a l’interieur des montagnes laissant la Kunene River pour la retrouver dans 150 km : Okongwati, Otjithanda, Otjihende... pour passer ensuite dans le tortueux Van Zyl Pass, un bon denivele avant d’atterir sur le Marienfluss, vallee splendide ou oryx et springboks broutent dans une savane dessechee. Les dieux nous envoient une caravane d’anges sous la forme de 5 jeeps remplies de Sud’Af’ super sympas. « Un banc de touristes au milieu de nulle part. Qui aurait prevu ca ? » Ils repartent en nous laissant les mains pleines : fruits, pain, fromage (oui, oui) et delice supreme : un magnum au chocolat ! Nous qui n’avions que des pates et de la soupe et plus de pain (faute au chien), nous sommes bien gates.
Nous parvenons a Otjinungwa, pas peu ravis de revoir un peu de monde. Mais s’en suivent de longues discussions . Comment joindre la Skeleton coast ? Il n’y a plus une once de chemin.
Nous trouvons un guide himba formidable en la personne de « Meripi » qui accepte d’aller voir la mer avec nous, meme si personne de sa connaissance ne s’est jamais enfoncee aussi loin. En tous cas, c’est l’occas de pratiquer l’Otjihimba a l’aide de notre mini-lexique constitue sur la route (notre guide ne bredouille pas un mot d’anglais).
Cela restera la partie la plus sportive et usante du periple.
La Black Mountain a fini de donner espoir a notre marche, Virginie glisse d’un rocher et se fait mal a la cheville. Apres moult efforts, nous atteignons l’inaccessible lodge « Wilderness Safari », dont les clients fortunes y accedent par avion (pour les ragots, Brad et Angelina l’ont loue pour eux tout seuls le mois dernier – 500 euros la nuit par personne, imaginez la lodge entiere).
Il y a en moyenne un vehicule par semaine a atteindre ce bout du monde et par magie un truck part dans 2 heures.
Pas de permis pour ce desert interdit (a cause des mines de diamant), des dunes difficilement surmontables et une cheville instable, avec une retour a prevoir dans les memes conditions, cela fait beaucoup. Point d’acharnement inutile.
Tant pis, la cote est a 50 km, nous l’atteindrons plus au sud dans le Namib.

"Aujourd'hui est un bon jour pour mourir !"

Cheval-Fou

Sam et Frodon dans le Mordor









Nous arrivons tous les deux dans la derniere partie de notre aventure. Apres avoir longe la riviere, nous rentrons aux portes de regions inhospitalieres. De vastes montagnes arides avec que du bush, des arbres nains rabougris et tortueux. Nous parcourons les sentiers rocailleux sans fin. Une terre rouge sang, des paysages chaotiques, hostiles. Ces monticules de rochers comnme des tertres sculptes, tombeaux de geants, nous donnent l’impression d’avancer dans un pays ou rien ne vit. Nous avons tellement l’air de 2 hobbits harrasses par la fatigue du parcours, manquant de crever de soif, apres un mauvais calcul de distance et 2 pompes a eau cassees sur le chemin. On fait pas le fier quand on a la gorge vraiment seche et personne pour vous aider a l’horizon. Et cette bizarre impression de piquer des episodes dans le seigneur des anneaux ; avec ce chapardage de notre sac empli de pain par un chien pendant la nuit, et de trouver notre guide « Smeagol » (en la personne de Meripi, le himba-aux-fines-jambes) pour nous emmener a travers les montagnes D’Otjinungwa jusqu’a l’ocean.



La colline aux himbas





Alors que nous arrivons le soir pres d’un champs de mais au bord de la riviere, un himba nous invite a passer la nuit dans son petit village. Il nous emmene au sommet d’une colline ou quelques huttes (« ondjuwo » - style ruches en terre et bois), un « craw » (enclos pour les chevres et brebis) dominent la region comme un chateau-fort. L’endroit est fantastique : toutes les vallees et montagnes a 360 degres autour, la rivire qui serpente vers le soleil descendant ...
L’accueil est chaleureux, une tribu d’une quinzaine de personnes vit la, avec le troupeau qui fait partie integrante du lieu.
Vu qu’ils nous ont fait comprendre qu’ils allaient tuer un bouc demain, nous restons avec eux la journee suivante. Frileux un peu le matin, les esprits se rechauffent a mesure que le soleil monte dans le ciel. Leur p’tit dej, c’est epi de mais et biere trad’. Ca devient la fete avec les filles qui dansent, la radio qui joue et les chopes qui circulent.
Vient ensuite la premiere traite du matin. Je m’y risque (Geraud) a leur maniere – le pouce et l’index. Nous remplissons les pots en bois « ehara » qu’ils verseront ensuite dans de grosses calebasses faisant du « maere » (genre de lait ribot) a force de secouer.
Le bouc est mene pres de l’arbre (sacrificiel) ou il est strangule a la main – cruelle maniere, ma foi. Le sang coule seulement pour les rites funeraires. Puis ils le decoupent.
Pendant ce temps, Virginie se fait deguiser en femme rouge ! Top-less, peinturlee avec leur mixture ocre « Otjize » - graisse animale melangee d’herbes avec la terre - avec la coiffure et la mini-jupe en peau de chevres. C’est trop !
Ca rigole avec les himbas, trop de bonheur.

Il est 10 heures du mat’, nous nous remplissons la panse de victuailles : chappe de mais, foie frit, viande bouillie et lait fermente. On n’en peut plus !
Certains membres de la tribu se montrent particulierement bienveillants avec nous (Meripa, Twaperapa, Baranessa, Maria, Jonny). Peu de paroles mais des sourires. Ce lieu que nous nommerons la « colline aux himbas » restera grave. Un instant magique parmi d’autres, echange avec ces bergers... et nous redescendons la vallee, la joie au coeur.

Mais de tristes reflexions embaument cette rencontre particuliere. Les Himbas, peuple semi-nomade de pasteurs sont victimes de leur mode de vie traditionnelle, maintenant decallee dans notre monde moderne. Le tourisme les detourne, l’alcool et le tabac dont beaucoup sont dependants les depravent. C’est devenu un peuple mendiant.
Combien de temps encore cette derniere tribu primitive (comme les Massai au Kenya) survivra dans leur maniere de vivra ?
Ces hommes tellement fragiles, a la merci d’une Afrique impitoyable avec comme seules armes : leur culture, leurs differences et les montagnes riches du Kaokoland qui les cachent...

Je taille ma route



Et je taille ma route
Plus rien ne me degoutte
Pousse par mon instinct,
Je trace ma vie a grand coup de fusain


Mano Solo / "Dehors"

lundi 4 juin 2007

Capoeira de Angola

Eu sou discipulo quem aprende, sou mestre da licao
Na roda da capoeira, nunca dei meu golpe enviao
… Capoeira

O Manoel dos Reis machado, ele e phenomenal
Ele e mestre Bimba criador da Regional
… Capoeira

Capoeira e luta nossa, da era colonial
Nasceu foi na Bahia, Angola e Regional
… Capoeira

(refrain)
E jogo practicado do na terra do Sao Salvador
… Capoeira
E jogo practicado do na terra do Sao Salvador

Nous voici a quelques encablures de l'Angola, pays ou la capoeira puise ses racines. Beaucoup d'esclaves ont etés transportés de l’Angola vers le Brésil. La capoeira, art de combat entre la lutte et la danse africaine a été pour eux un des moyens de libération.
Cela prend un sens particulier pour nous de voir le berceau de notre sport favori...
SAVE CAPOEIRA !!!

Episode 13 : Namibie - Ruacana, 3026 km





Alors que nous passons beaucoup de temps sur Internet, Franck le propriétaire nous interpelle. Méduse par nos aventures, il nous convie chez lui. Franck, la cinquantaine, est blanc et vit dans les quartiers aises d’Oshakati. Nous entrons une nouvel le fois dans le monde des Boers. Les Boers sont parfois rudes, pas toujours très chaleureux mais avec un sens de l’entraide envers les blancs hors du commun.
En Afrique australe, le racisme est partout palpable, visible… les cultures sont trop différentes pour se comprendre ou se mélanger..
Nous avons goûté la cuisine Boers, très riche et goutue puisque puisant dans les sauces allemandes, hollandaises, francaises avec une exotique touche africaine.
La viande est toujours la. Le brai est devenu une institution des Boers. (descendants des colons hollandais qui ont originellement débarqué au Cap ; l’afrikaans est au hollandais ce que le vieux québécois de Chicoutimi est au francais !)
Nous faisons du gras grâce a la merveilleuse cuisinière Antoinette (le grand-père était banquier en France, ça s’invente pas avec un nom pareil).

Départ d’Oshakati vers Ruacana. Nous sommes accueillis dans une ferme en aquaculture -passionnant, puis un centre de travail pour personnes handicapées à Ombalantu, ou en quittant la ville nous voyons un baobab gigantesque, le plus gros qu’on ait vu.

Nous parlions de racisme palpable ; nous en faisons les frais. Alors que nous dormons paisiblement dans le bush (après s’être vus refuse l’hospitalité dans une maison), nous nous faisons déloger peu amicalement en plein milieu de la nuit.

2 juin – 17H : le compteur affiche 3000 kilomètres. Un sacré chemin parcouru !!
En même temps, nous apercevons la ferme d’Etunda, projet d’irrigation ou nous passons la nuit et du temps sympathique en compagnie de l’allemande Kathrin venue en Namibie étudier l’agriculture.
3000 kilomètres et se dessinent également au loin les montagnes du Kaokoland. Nous allons marcher sur « la Piste » d’Eric Valli (réalisateur d’Himalaya ) ; film sur la Namibie que nous n’avons pas encore vus. Pause prévue dans 50 km dans une Lodge (pas de mal a se faire du bien), la ou l’équipe a été accueillie pour tourner le film.
Et peut-être sur le chemin de nouvelles rencontres avec la terre et les Himbas, une des rares tribus en Afrique Australe qui ait su garder son mode de vie traditionnelle…
En vue les chemins magnifiques et escarpés du Kaokoland, le pays du Cacao !

« Gon-Eiri an Bothar libh »
May the road rise to meet you (en gaelic)