mardi 27 mars 2007

Apres 100 jours de marche...


Au beau milieu de nulle part : les 1500 km de mi-parcours


Et vive la Bohême
Et vive les voyages
Leurs réponses, leurs problèmes
Peut-être leurs dérapages

Nous couchons si souvent
Avec la belle étoile
Son amour est vivant
Gonfle notre grande voile

Et grave dans notre voix
L’empreinte des gouttes de pluie
La chaleur et le froid
L’enfer, le paradis


La rue Ketanou

lundi 26 mars 2007

Episode 9 : Botswana – Maun, 1759 km



Chapitre 1 : la bouffe
Le meilleur moment de la journée se trouve quand on prépare ou qu’on nous sert le repas du soir.
Apres une grosse marche, fourbus, se poser alors près du feu (et non la tele) et déguster goulûment une bonne assiette remplie. En fait, la « bouffe », on y pense toute la journée. Du p’tit dej’ porridge – tartines, au pique-nique midinal avec soupe lyophilisée, pates ou riz. Omniprésent lors des pauses et un bon apport en sucres : les petits biscuits ! On commence a en connaître un rayon : les mequitos (au Mozambique), les choco cream (au Zimbabwe), les Marie, les Baumann's...
Et le repas du soir chez l’habitant « Can we share the food ? » : souvent, c’est du papa ou mabele (purée de mais ou sorgho) avec de la viande de chèvre ou de boeuf (le kilo est aussi cher qu’un kilo de pommes en France). Sur la route, les veg’ sont très rares (ca nous manque). Par contre en ville, on trouve de tout, directement importes d’Afrique du Sud.
Ici, tout est poudre : lait, mais, crème, ail ... et même la bière !
Dans les « cattle post », nous découvrons les chenilles a grignoter (Matimbi). Mmmh... Pas mauvais.
Nous prenons aussi beaucoup de lait caille (madila) et nous leur dévoilons la recette simple du fromage. En fait, il n’y a qu’un pas dans la fermentation pour arriver a des p’tits lactiques... Nous découvrons aussi la bière de Moruela, petit fruit jaune dont raffolent les éléphants et utilise pour la liqueur "Amaruela". Petite anecdote : Virginie a étonne les gens en faisant un simple et délicieux jus de ce petit fruit. Pour eux, le fruit est associe a la bière (qu’ils font fermenter au soleil) et rien d’autre. A tel point qu’ils ont refuse de faire goûter aux enfants !
Quant a nous, nous n’hésitons pas a faire entrer un petit bout de notre Bretagne dans les chaumières africaines en faisant des crêpes qui ont toujours un grand succès auprès de nos hôtes.

Chapitre 2 : la Marche




Chapitre 2 : La Marche
De Nata, nous avons marche vers Gweta, en loupant la visite des « Pans », immenses étendues de sel ou rien ne pousse.
Sur la route, les températures frisent parfois les 50 degrés. Evidemment, nous sommes juste au nord du Kalahari, le désert le plus chaud du monde, alors on transpire.
Dans le village de Gweta, Alice, d’origine congolaise, nous ouvre sa petite maison et son grand coeur. Merci Alice !
De la, nous trouvons un chauffeur, Mickael, qui a accepte (moyennant finances) de nous assister pour la traversée du Makgadikadi Park. 100 km a faire sans village, donc sans eau et avec tout ce que peux contenir un parc botswanais en petites bébêtes. La voiture nous a suivi, transportant eau, sacs et prévenant d’éventuels dangers (mouais). Le risque est minime mais réel. En journée, normalement, tous les méchants dorment. Alors, on s’est dit qu’on avait peu de chances de voir bouger dans les fourres. Le petit problème et pas des moindres : Mickael nous lâche en beau milieu du bush (l’enfoire !). Officiellement, un problème mécanique pas évident du tout ; officieusement, nous savons très bien qu’il avait trop chaud dans sa petite voiture rouge. Donc, nous devons parcourir pas moins de 40 km jusqu’au village suivant Moremoato, en arretant les camions de passage pour l’eau et en priant très fort...
Bon, n’exagérons pas, malgré ce que les gens disent, les chances d’attaque étaient infimes, nous n’avons vus que des autruches ; nous sommes déçus aussi, parce que ce n’est pas la première fois que nous voyons des blacks africains qui n’ont pas le sens des responsabilités...
Dans les villages, nous remarquons la jolie politique du gouvernement botswanais pour le logement de ses fonctionnaires : maisons individuelles grillagées, système de récupération de pluie, panneaux photovoltaïques pour une autonomie d’énergie. Il suffit d’y penser, d’avoir un peu de sous et de s’adapter a son environnement.
300 km après Nata, nous atteignons enfin Maun, ou Sophie nous attendait. C’est Julien, qui écrit pour le « petit Futé » et autres projets avec les animaux (désolé pour le résumé Julien) qui nous donne son contact. Sophie, jeune Lyonnaise expatriée, est une passionnée des éléphants. Elle a comme « vouée sa vie » a ce fantastique pachyderme et travaille pour « Living with the Elephants ». L’association effectue un travail d’education auprès des scolaires botswanais sur la relation homme-elephant.
Nous sommes accueillis chez elle, une maison perdue dans le bush. Parfait pour savourer un doux repos. A Maun, tout le monde se connaît car les gens d’ici font du tourisme-business, aussi tout ce petit monde nous connaît, car sans le savoir nous avons eu 2 articles dans le canard local : « le Ngami Times ».

Chapitre 3 : le Delta








Chapitre 3 : le delta
L’Okavango, c’est un fleuve immense, provenant notamment des rivières coulant des montagnes d’Angola et qui se jette dans le désert, au nord du Kalahari. Ce qui donne un delta aux terres a moitie immergées (plus ou moins selon la saison) avec une végétation spectaculaire et si riche que cela nous ramène parfois dans la foret amazonienne.
Touchée par notre projet et boostee par notre amie Sophie, l’association "Living with the Elephants" accepte de nous recevoir dans leur camp pour quelques jours. Nous sommes aux anges !
Nous prenons l’avion pour un survol du Delta : des couleurs de savane sensationnelles, des bras d’eau se mélangeant aux prairies humides, des bosquets d’arbres côtoyant des bancs de sable aux arbres morts... GORGEOUS ! et tout en bas des petits animaux qui galopent !
Nous rencontrons Doug, une bible de l’éléphant, un passionne par la nature, un personnage haut en couleurs. Nous atterrissons sur sa planète. Nous découvrons ses 3 enfants : Jabu, Thembi et Moruela, des elephants domestiques. Nous les cotoyons et faisons connaissance. Jabu est un male, 21 ans, 4 mètres, 5 tonnes, impresionnant. Il est curieux et joueur.
Presque 3 jours en compagnie exclusivement de Doug, avec qui nous nouons des liens très forts. Nous lui montrons la capoeira ; il nous apprend le jonglage. Il nous ouvre les portes des camps Stanley et Baines qui nous invitent a leur safari (merci aussi le Ngami Times), des trucs hors de prix. Cette fois, nous profitons de la balade en jeep avec apero au couche de soleil et déjeuner fastueux. Les figurants défilent : girafes, zèbres, buffles, gnous, phacochère, aigles-pecheur... et lions. Bah oui.
La liste ne serait pas complète si on oubliait de parler du serpent et du scorpion près de la tente.
Pas toujours a l’aise, nous côtoyons le gratin neo-colonial dans des lodges luxueuses ou les touristes sont traites un peu comme de fragiles enfants. C’est un autre monde. Ne soyons pas hypocrite, nous avons apprécie l’expérience.
Pour plus d’informations sur l’association Living with the Elephants, voici le site : www.livingwiththeelephants.com

On en profite pour donner l’adresse de sites amis, pour ceux qui aiment le velo :
www.brestlecapavelo.org
Site du voisin, pote et ancien coloc Benoît
www.paris-pekin.org
Site du cousin Xav qui est parti avec cousine Isabelle pour un bon coup de pédale glaner les musiques traditionnelles du monde.
www.worldbiker.whereareyou.net
Un couple de hollandais partis des Pays-Bas pour la Chine en vélo (rencontres a Bulawayo, Zimbabwe)
www.tmtdm.org
3 français partis jouer avec les enfants autour du monde (rencontres a Maputo, Mozambique)

Evangile selon Saint Bouvier


"Trop de gens attendent tout du voyage sans s'être jamais soucié de ce que le voyage attend d'eux. Ils souhaitent que le dépaysement les guérisse d'insuffisances qui ne sont pas nationales, mais humaines, et l'ivresse des premières semaines, où, tout étant nouveau, vous avez l'impression de l'être vous-même, leur donne l'impression passagère qu'ils ont été exaucés. Puis quand le moi dont ils voulaient discrètement se défaire dans la gare du départ ou dans le premier port les retrouve au détour d'un paysage étranger, ce moi morose et solitaire auquel on pensait avoir réglé son compte, ils en rendent responsable le pays où ils ont choisi de vivre.Le voyage ne vous apprendra rien si vous ne lui laissez pas aussi le droit de vous détruire. C'est une règle vieille comme le monde. Un voyage est comme un naufrage, et ceux dont le bateau n'a pas coulé ne sauront jamais rien de la mer. Le reste, c'est du patinage ou du tourisme"

mercredi 7 mars 2007

Victoria Falls


Sous un rideau blanc, se dessinent l'immensite de la nature...

Episode 8 : Botswana - Nata, 1456 km



Il n'est pas evident de suivre un 20e parallele tout trace. Il y a toujours une part d'improvisation. Malheureusement, le Botswana ne nous permet pas de marcher avec un ane... Le pays est entierement decoupe par des clotures et des lois sanitaires tres strictes entre chaque district. Il nous faudrait vaccins, quarantaine, permis special...
De meme, il faut signaler que techniquement, cela aurait ete encore plus complique avec un ane : de longues distances sans eau mais aussi parce que nous traversons des contrees ou notre compagnon ferait d'excellentes saucisses a lion. Enfin, il faut l'avouer, meme si c'est plus dur, on avance plus vite a notre rythme. Donc, dommage mais on ne desespere pas d'en acquerir un nouveau, bientot.
La route du bush est longue, chaude et monotone. Chapeaux et lunettes sur le nez contre un soleil de cuivre. Midi : etat de larves lethargiques. Nous ne pouvons bouger le petit doigt sans transpirer a grosses gouttes. Ecrire, lire sont proscrits. Fe tro cho !!!
Les etapes sont incertaines. Il nous faut absolument pour la nuit, trouver un "cattle post" (barraquement pour cowboy-berger perdu dans le bush). C'est vrai que dormir dans le bush n'est pas tres glamour.
Le Botswanais, nous parait au fil des Rencontres, plus "tough" (rude), reserve, un peu plus mefiant, somme toute : sauvage. Le pays est plus occidentalise. A plusieurs reprises, nous sommes accueillis avec la tele plutot qu'autour du feu, caracteristique du foyer africain.
Nous sommes malgre tout, toujours bien recus.
A ce propos, un tres bon film sur le Botswana : " les Dieux nous sont tombes sur la tete". (Recommendation de Virginie, Geraud s'endort au bout de 15 mn. Deux verres de vin, ca pardonne plus). Film que nous avons visionne avec joie sur ecran geant chez Linda.
Linda et George, sympathique couple a la retraite, il gere une ferme en elevage (Que faire d'autre ici ?) : porcs, boeufs, chevres, moutons, chevaux. Ils font revivre un petit bout de bush tout sec.
Arrives a Nata, nous decidons de prendre une pause et faisons un detour (motorise) pour la Zambie, direction Livingstone, pour voir les chutes Victoria (les plus grosses du monde!).
Vous dire comment c'etait ? : Mouille !
Le fleuve a deborde ces temps-ci et la masse d'eau avait rarement ete aussi considerable d'apres les autochtones.
Un gros nuage blanc, des arcs-en-ciel, un enorme grondement et la douche la plus chere qu'on est prise ! Verdict : impresionnant spectacle qui se cache derriere un rideau blanc.
A vrai dire, nous avions longuement hesite pour visiter ce lieu de l'industrie touristique africaine mais apres que la quinzieme personne nous ait dit : " You haven't seen the Vic Falls ? You are crazy, it's so gorgeous !", nous nous sommes enfin decides.
Finalement, l'Afrique, c'est un peu ca. Le plus beau, c'est l'inattendu...
un peu comme les deux colis que nous attendons depuis des lustres avec le nutella et le nouveau carnet de voyage. (Merci Chronopost pour la masse de tunes gentiment depensee et dispersee dans la nature)

Champetre dedicace


... pour Jean-Luc et Dominique de la ferme du Vieux Moulin.
A tres bientot !