mercredi 8 août 2007

LEGENDE GONDWANAISE...

Tous les soirs, lorsque l’astre étincelant s’éteignait dans la mer, nous allumions un grand feu. Les enfants de la tribu s’asseyaient autour et, joyeux, espéraient qu’Incha le sage leur raconte ses souvenirs anciens, lorsqu’il s’appelait encore Incha le guerrier.
Et ce soir là, alors qu’il commençait à parler, luisaient dans ses yeux des éclats d’aventure. Il nous décrivait l’avenir . « En ces temps future, » disait-il, les hommes, dans leur orgueil démesuré, se compareront à Dieu. Ils malmèneront l’ordre et les liens de la création. Le seigneur, dans sa grande sagesse, décidera de leur laisser une chance et de les éparpiller sur des îles aux quatre coins de la terre. Bien loin, alors, sera le temps d l’unique continent, le temps du Gondwana et de ses habitants vivant en harmonie. Pourtant, ce ne sera pas une punition, les peuples avanceront dans différentes voies et multiplieront les progrès propres à chaque chemin. Puis, malgré les distances, ils se chercheront et se trouveront. Ce jour là, patiemment, inlassablement, les enfants du Gondwana devront rappeler à ces hommes que leur racine est la même, que de leur science et sagesse unifiées naîtront des merveilles inconcevables pour des cultures individualistes et belliqueuses. » et Incha le sage s’arrêta de parler après avoir murmuré : « que Dieu les aide. »

mardi 7 août 2007

Merci !!!


Merci !! Merci ! Merci ! Merciii !!!

Merci d’abord à tout nos hôtes massés le long des routes : des Emilia, John, Richard, Peter & Sean, Leoni, Engel…et tant d’autres, un Grand Merci à ceux qui ont ouvert leur porte et leur cœur, allumé un feu, donné ou non un sourire. C’est eux qui ont fait que cette aventure est devenue merveilleuse.
Merci à nos mamans que l’on va retrouver le sourire aux lèvres et quelques cheveux gris de soucis sur la tête.
Merci à Solomite & Lowa pour les milliers kilomètres de fidélité (partis trop tôt aux « pompes » funèbres).
Merci à Michto et Binga nos ânes fous.

Nous aurions pas été bien loin sans le support de :
Défi Jeunes Bretagne, le club Téli, de l’association « les cabanons » qui prépare la fête de la Terre, la biocoop de Lorient, le Crédit Agricole de Rennes, les cahiers de l’âne, mon fief Mayennais avec la communauté de commune de Mayenne, la FDCIVAM 53, Ouest France, Julien Marchais pour les contacts, les encouragements des amis et des moins proches, cela nous faisait chaud au cœur recevoir des messages.

Enfin, non-merci aux douaniers des pays traversés, incompétence et bêtise auront peu gâté notre voyage. Speciale non-merci à Chronopost qui nous ont perdus 2 colis (fuck.)

Meilleur et Pire souvenir

Les instants les plus forts se sont passées en Namibie.
Vous expliquer le plus mauvais souvenir, c’est vous parler du pire cauchemar qu’on ai vécu.
Déposition :
Nous campions dans le bush à 40 km de la ville d’Oshakati après s’être vu refuser l’hospitalité dans la seule maison aux alentours, la lune était pleine et la campagne silencieuse.
Nous dormions sans inquiétudes et sur les coups d’1 heure, un gars gueule dehors en anglais : « what are you doing here ! get out of here now !! », et Virginie de sortir sa tête de la tente pour s’expliquer, des coups de bâton viennent la recevoir ! Dans la tente : confusion. Les murs tremblent…
Je sors rapidement dehors, fait face pour tenter de calmer le jeu, de m’expliquer, mais c’est une pluie de bâton qui me répond. Dans la blanche lueur, j’ai le temps juste de voir 2 blacks (20/ 30 ans) voilés de foulards blancs. Je vais vers mon sac, trouve la bombe lacrymo miraculeusement à portée, et, voyant que je tiens une arme dans la main, les deux gars s’enfuient en courant dans le bush après avoir traîné la tente (avec Virginie dedans) sur plusieurs mètres.
Nous nous redressons, troublés, tremblants, confus, désarçonnés. La tente est cassée, nos corps endoloris. Nous ne pouvons rester là. Nous choisissons de paqueter nos sacs, de prendre la tente dans nos bras et d’aller frapper à la porte de la maison. Peut-être seront-ils plus à l’écoute pour des gens en détresse…mais rien du tout ! Ils restent en retrait, ne bronchent pas qu’on ait faillit perdre la vie.
Ca parle beaucoup entre Peter et les femmes de la maison, ça parle de chef du village, de danger, d’argent… mais certainement pas d’aider des âmes meurtries de peur. Nous restons dans le froid (mes chaussettes étaient à sécher), priant Dieu pour que ce cauchemar finisse.
C’est la deuxième séquence de cette dramatique soirée : de ne pas trouver quelqu’un CAPABLE de nous secourir physiquement et moralement.
Nous ne croyions pas que de tels esprits fermés et apeurés puissent exister.
Et de tels joueurs avec la peur, des hommes (peut-on appeler ça Hommes ?) qui battent des étrangers juste pour s’amuser, pour les effrayer, sans même voler leurs affaires…de l’incompréhension seulement.

Et pour le meilleur (on le garde pour la fin), nous hésitons avec la Rencontre de l’association « Philadelphia » avec Helen et Leoni qui s’occupent des orphelins sur le bord du Kavango, des instants inoubliables pour un accueil qui l’était tout autant. Mais ce serait plus juste et représentatif de parler de notre découverte de l’Afrique profonde et tribale. Notre Rencontre avec les Himbas et ce jour particulier dans le village de la colline où nous avons participé à la vie de la communauté, fut tout simplement merveilleux.

Tout ça s’est passé à dix jours d’intervalle, comme quoi il ne faut jamais douter qu’après une tempête, un arc-en-ciel survient toujours…

La Namibie











Moro ! Nawa, nawa !

Le Botswana







Un pays sauvage.



La Zambie


"You haven't seen the Vic'falls ?!!"

Le Zimbabwe






















































Rencontre avec la gentillesse.

Le Mozambique
























QUE hora SAO no MOçAMBIQUe ??

3. Le Projet Artemisia contre la Malaria

Pour l’avoir expérimenté au Zimbabwe, je peux parler maintenant de ce que je connais : le Palu c’est pas sympa …
Nous sommes plutôt satisfait de notre projet de plante chinoise anti-paludéenne, tout ceux qui l’ont reçu étaient très content, et plein de gratitude.
Comme nous l’avons dit précédemment, nous espérons que 10 % des projets aboutissent. On ne va pas parler de projet sérieux, mais nous avons espoir que des plantes grandissent et diffusent des graines. Les deux plus grosses fermes en Namibie du nord tenues par les frères Loffie et Willie Von Landsberg (agronomes de l’année respectivement 2006 et 2007) ; ceux-ci étaient très intéressés par le développement de l’Artemisia , et motivés pour planter des bonnes rangées –un demi hectare par sachet de graines .
Nous verrons dans quelques temps .
Nos collègues et copains aventuriers les Poussins, ont donnés des nouvelles sur leur site d’un remède à base d’Artemisia qui va voir le jour aux USA, s’il parvient en Afrique il sauvra à coup sur des millions de vie. Reste l’enjeu financier qui pourrait bien y mettre son grain de sable …à voir sur leur site : www.africatrek.com

2. L'Agriculture

Notre fil conducteur était la Rencontre avec les paysans d’Afrique. L’aspect d’une « étude d’anthropologie rurale », pour utiliser les grands mots, nous semblait la chose la plus intéressante à faire. Déjà parce que le métier d’agriculteur, tout le monde le pratique ici, et depuis des millénaires. C’est aussi la meilleure façon d’étudier comment vit un peuple, que de voir les campagnes qui sont restées bien plus traditionnelles que les villes.
Ensuite, parce que je suis moi-même non pas de la campagne, mais de formation éleveur.
Pour ce qui est de cette partie : élevages de chèvre, brebis, vache, poisson, poulet, âne, j’ai pu observer beaucoup même si les façons de faire sont très différentes de l’Europe (ferme de 500 ha min, 20 ouvriers, pâturage itinérant, pas de charges sociales…) – je regrette seulement de pas avoir vu plus d’apiculture…

Pour refaire un p’tit tour d’horizon d’observation agricole :
-Le Mozambique est très pauvre en élevage, la guerre civile a fini de ravager les campagnes et de décimer les troupeaux pour un peuple qui crevait de faim il y a 20 ans de cela (tout les ânes y sont passés !) . Le cheptel se reconstitue peu à peu. Nous avons pu voir surtout des cultures vivrières travaillées manuellement. Des céréales et des légumes. A noter sur les marchés ou sur les routes : des mangues, tomates, ananas, bananes à foison. Même pour une saison des pluies qui se voulait très sèche, on ne trouvera pas ensuite tant de verdure…

-Le Zimbabwe ou « le désastre agricole ». Merci M. Mugabé d’avoir affamé le peuple par votre réforme agraire anéantissant toutes les grosses fermes tenues par les blancs…
Dans les années 70, la Rhodésie était simplement le pays le plus riche d’Afrique. Connue comme étant le grenier africain exportateur de mais, tabac, fruits…Désormais, les terres sont en friches, et le matériel délaissé. Comment ce pays va-t-il se relever ? beaucoup parle d’une éminente guerre civile (s’il n’y a que cela pour faire bouger les choses…)

-Le Botswana est un gros exportateur de viande . Pas de cultures ou autres, il dépendent entièrement du grand frère –l’Afrique du Sud. De toutes façon, très peu de choses poussent dans ce désert semi-aride, et même si, les gens sont bien trop oisifs pour biner les mauvaises herbes ! Donc, un pays de viandars.

-La Namibie. On a trouvé que c’était un mélange d’un peu tout ça. Des grosses fermes productrices (commercial farm) qui se font mettre des bâtons dans les roues par un gouvernement à moitié raciste.
Le sud du pays est entièrement scindé par d’immenses exploitations clôturées (dû aux lois pour l’exportation ), le nord est plus peuplé de noirs travaillant des petits bout de terrains en maïs, sorgho, millet.

A dire si cela pourra me servir par la suite : en vérité très peu, l’agriculture est trop différentes de ce que nous connaissons dans nos verts pays …

1. La Marche

Faire cette petite ballade à pied fut une Grande expérience avec un grand G. Avec une moyenne de 25 à 30 km par jour, nous avons pu avancer correctement. Parfois, nous nous disions que nous avions pas assez de temps pour rester dans un endroit, car route il fallait continuer. Nous aurions pu faire de plus grosses journées mais nous sommes un peu fainéants et repartir le lendemain après une marche de 38 km (notre humble record) est un peu difficile.
Nous avons choisi d’être dépendant de la population locale (aurait-il été possible autrement ?) demander l’hospitalité chaque soir, et provoquer des rencontres, contrairement à certains cyclistes « tourdumondistes » que nous avons croisés, qui se voulaient plus autonomes et indépendants .

En conclusion, ce qu’on en retire :
Ne pas appréhender l’inconnu mais aller de l’avant en écoutant un peu les autres et surtout soi-même… on trouve toujours de l’aide en chemin et rien n’est impossible (…ou peut-être la maudzite Skeleton Coast !)
Un parcours se prépare très peu à l’avance, ou 90 % se fait sur place – avec les gens.
Rester patient en Afrique est une clé pour éviter de se faire du mal : pour le stop, avec l’administration ou demander un simple renseignement à une caissière (2 d’tens’ dans certains villages !)
Apprécier désormais tout ce qui nous a manqué en chemin : le confort matériel, la nourriture de qualité (genre un bout de cantal !), les amis, la stabilité, un chez-soi…

du large...

“ La vie de tout homme est faite de bonheur, de souffrance.
Tu sais à quoi ressemble le bonheur ? Aux petites gouttes de lait qui giclent partout sur ton corps au moment de la traite.
Et tu sais à quoi ressemble la souffrance ? Aux étincelles qui te brûlent quand tu es assis autour du feu.
La souffrance du feu et le bonheur du lait. Tu sais bien qu’ils ne se ressemblent pas. Et dans la vie de chacun, il y a le feu et le lait. »
Proverbe Africain

Episode 15 - le retour































Alors donc, et pour ainsi dire, la Rencontre avec les terres Africaines touche doucement à sa fin. Le reste n’est qu’une lente redescente de la Namibie vers le sud jusqu'à Johannesburg où nous attend l’avion du retour. Autrement dit : Redescente sur terre !

Du Kaokoland où Dany-le-chauffeur-fou, un « Hari Vataanen » du camion 4x4, traverse les fantastiques régions désertiques d’une traite (totalisant 20 h au volant non stop sur des routes de malade – imaginez les montagnes russes au parc Astérix : c’est de la gnognotte !!).
A Seisfontein où Dorthe et Ronald nous font la descente touristique pendant trois jours (tout en langue allemande ! merci Virginie qui a assuré pour la traduction).
A Uis où Alain, un parisien cynique, organisateur de raids ULM nous reçoit avec un petit Ricard. A noter, le stop en Namibie qui marche bien…au bout de trois heures d’attente ! Deux fois nous sommes bloqués pendant deux jours dans un trou.
Providentielles retrouvailles dans un « OKShoprite » de Swakopmund (supermarché largement répandu) avec Simone d’Oshakati. Elle nous invite là où elle habite : une immense maison blanche donnant sur les magnifiques dunes de sable – un véritable palais ! (Jamais logé dans un endroit si luxueux !). Le jour même de la fin de notre marche, pour vous dire la chance. Nous voila soudainement dans une baignoire immense à déguster un Ferrero rocher, le lit est 3 fois plus grand que notre tente (et chauffant SVP ) …bref, LA DEMESURE !
Un moment bien confortable que nous apprécions a sa juste valeur, même si la famille reste à l’inverse, plutôt froide (…des Boers, pardon, des Africaners)
Swakop, ville agréable typiquement allemande où nous avons expérimenté le quad dans les dunes. Comme le qualifie un australien rencontré en chemin : « that’s pretty funky, man ! » (c’t’y cool !) .
Retrouvailles fortuites aussi de Richard à Windhoek , capitale Namibienne – un cœur en or, il nous prête les clés de sa maison et de son gros Land Rover !
Enfin, retour à Jo’burg chez nos amis Jeremy et Alex, compte rendu du périple autour d’une bouteille de vin avec Céline, Taoufiq… La clique française quoi ! (merci tous, et merci à Julie l’olive !).

Avant de prendre l’avion, nous trouvons enfin l’artiste. Celui chargé de nous tatouer.
Voila plusieurs mois que nous avons décidé de nous faire le même « Astre » tatoué sur l’épaule pour Virginie et sur le dos pour Géraud .
Assise sur son fauteuil en cuir et prête à en découdre, je demande soudain un instant de silence dans la boutique « Kevin Custom Tattoo », prenant une brève inspiration, je me mets à genou et demande ma compagne de voyage en fiançailles…
C’est oui !
Je sort le Champagne et la tablette de chocolat .Pour le bijou, plus moyen de l’enlever, c’est pour la vie !

Dans ces 8 mois d’absence, nombre de choses ont changées par chez nous, en bien comme en mal. Y parait que des couples d’amis se sont séparés, y parait qu’y à des nouveaux bébés (et des couples en attente), y parait que notre projet d’installation agricole en Bretagne est passé pour ainsi dire « à la moulinette », y parait qu’y a un nouveau président (à voir ce que ca donne, faut se replonger dans l’actualité politique, beurk…) .
Ah, et y parait qu’on nous attend à l’aéroport !
L’après voyage, il y aura de quoi faire, ça va pas chômer : Compte-rendus, expos photos, festivals de voyageurs (Forum des voyageurs à Lorient, fête de la terre à Mayenne, d’un regard à l’autre en Auvergne), puis réinsertion dans la vie bretonne : trouver un boulot, une maison, un chien…une vie de paysan sédentaire quoi. Tout à reconstruire .

Allez, merci de nous avoir suivi jusque là, même si c’était long à lire, et même si c’était pas évident pour nous de maintenir le site dans les boui-boui africains (5h pour télécharger une photo au Zimbabwe !), ca nous a fait plaisir de partager l’aventure…et d’après les retours qu’on a eu, cela en a fait voyager plus d’un !

On vous souhaite des routes ensoleillées (parait que c’est la grisaille en France), et que ce parfum d’Afrique Australe vous inspire de capiteux vagabondages et autres errantes randonnées.
A bientôt, HAKUNA MATATA !!!