lundi 30 avril 2007

On the road again... (again)

Geraud :
Marcheurs, nous sommes pareils a des navires. La mer est notre esprit. Lorsqu’elle est agitée, c’est qu’on a du mal, qu’on ne parvient pas a surmonter les conditions, le corps fait mal, il fait chaud ou parfois c’est la cargaison du bateau qui se fait trop lourd. Mais certains jours, c’est toutes voiles dehors et d’un vent favorable que nous naviguons sur un flot apaise. Le meilleur moment reste quand le bateau est amarre au port dans la nuit sereine, quand les étoiles veillent sur nous… Il arrive qu’on essuie des tempêtes entre nous a force de se côtoyer, de se frotter, l’électricité émane. Il serait tentant de faire route chacun de son cote pour un ou deux jours, de scinder le navire. Mais ce voyage, c’est ensemble dans le même galère… Alors, on prend son courage et on essaie de réparer la machine pour continuer a avancer. Ce serait trop facile de s’échapper.
Finalement, la route permet de nous connaitre : nous parlons de la famille, de notre enfance, de nos voyages et de nos réflexions sur les gens rencontrées. Nous réfléchissons l’Afrique, aux cultures si éloignées. Certaines choses que nous ne seront jamais aptes a comprendre.

« Am I the boat ? Am I the sea ? May be both."
Jorane

Virginie :
Marcher, c’est aller voir l’autre, observer, apprendre l’autre, se faire autre. Nous essayons de ne pas juger mais parfois il faut bien le reconnaitre : le choc est grand. Choc des cultures, choc d’inculture, j’essaie de comprendre sur la route l’Afrique que je voie mais bien des choses me dépassent. Finalement que je ne percerai jamais.
J’entends souvent : « L’Afrique, c’est l’Afrique et restera l’Afrique »
Elle est belle, sereine, souriante, colorée, chaleureuse, simple ... mais aussi oisive, torturée, corrompue, immobile.
C’est presque tous les jours que se présentent a nos yeux des histoires ou des exemples terrifiants de développement raté, d’argent inutilisée ou détournée. Ici, plus qu’ailleurs, je me pose naturellement beaucoup de questions sur les politiques d’aide pour l’Afrique.
Aide ou spoliation ?
Les résultats sont bien maigres face aux milliards ingérés.
L’Afrique, en tous cas, une grande leçon.

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