vendredi 29 juin 2007

Episode 14 : Namibie - Ze ocean, 3420 km












Les yeux rives sur l’Ocean Atlantique, tous les deux poses sur les dunes, nous savourons le son des puissantes vagues. Le voyage est termine.
Nous sommes le mercredi 27 juin, il est 9h15 du matin et ce spectacle de la Grande eau berce nos ames, rafraichit nos coeurs apres cette derniere traversee apre du desert du Namib.
Un flot de souvenirs envahit nos esprits : 200 jours de vie intense, 3420 km de rencontres, de solitude, d’ineffables sentiments emmeles... Nous nous rappelons au Mozambique, pres de Chimoio, ou nous avons lance de nombreuses fois aux riverains curieux : « We are going to Namibia, to the Ocean ». et recueillant un regard perplexe. Nous-meme n’osions pas y croire... cela paraissait trop loin !!! Mais la voila cette plage qui met fin a ce long sentier.
Meme si c’est un bout de route dans une vie, nous esperons que cela ne represente qu’un chapitre dans une autre Grande Aventure !

Mais revenons en arriere sur ce qui restera tres certainement la marche la plus magnifique mais la plus difficile de notre rencontre : la traversee du Kaokoland.
Nous quittons Ruacana et avons tres vite le sentiment d’y laisser la civilisation. Au detour d’un virage, nous apercevons ce spectacle incroyable : les montagnes du Kaokoland ; puis ses habitants : les Himbas. Pasteurs semi-nomades, les himbas sont une des rares ethnies a avoir garde leur mode vie traditionnelle en Afrique . Ce sont des eleveurs-nes et des marcheurs infatiguables . Ils sont tous simplement fascinants - leur style, leur facon d'etre, leur couleur, ils se fondent dans la nature, ils font partie integrante du paysage... Rencontre avec la terre rouge.
Nous longeons la riviere Kunene. Toujours agreable d’avoir un cours d’eau a porter de main (et de bouche forcement). Les paysages sont superbes mais si arides et montagneux que la marche prend l’allure d’un trek perilleux.
Nous faisons une etape au Kunene River Lodge ou nous avons ete invites par Pete et Hillary. Jeune equipe tres sympa. Nous experimentons le rafting sur les eaux vertes et tumultueuses de la riviere.
Durant 5 jours et notre remontee vers Epupa, pas une voiture, pas un touriste... seul pour nous, ces hommes en rouge qui se demandent bien ou est notre auto. Nous arrivons a Epupa Falls, chutes somptueuses ornees de baobabs ; mais depuis quelques jours, le moral des troupes est destabilise : presque 2 semaines de retard pour les doudounes de Virginie et nous voila persuades qu’elle est enceinte. Ont psychosent. Quelques jours apres, detour vers Opuwo et dans une pharmacie le test revele : « Ouf, c’est negatif ». Geraud change pour la troisieme fois de paire de chaussures et nous voila repartis avec une nouvelle energie liberee.

Nous penetrons a l’interieur des montagnes laissant la Kunene River pour la retrouver dans 150 km : Okongwati, Otjithanda, Otjihende... pour passer ensuite dans le tortueux Van Zyl Pass, un bon denivele avant d’atterir sur le Marienfluss, vallee splendide ou oryx et springboks broutent dans une savane dessechee. Les dieux nous envoient une caravane d’anges sous la forme de 5 jeeps remplies de Sud’Af’ super sympas. « Un banc de touristes au milieu de nulle part. Qui aurait prevu ca ? » Ils repartent en nous laissant les mains pleines : fruits, pain, fromage (oui, oui) et delice supreme : un magnum au chocolat ! Nous qui n’avions que des pates et de la soupe et plus de pain (faute au chien), nous sommes bien gates.
Nous parvenons a Otjinungwa, pas peu ravis de revoir un peu de monde. Mais s’en suivent de longues discussions . Comment joindre la Skeleton coast ? Il n’y a plus une once de chemin.
Nous trouvons un guide himba formidable en la personne de « Meripi » qui accepte d’aller voir la mer avec nous, meme si personne de sa connaissance ne s’est jamais enfoncee aussi loin. En tous cas, c’est l’occas de pratiquer l’Otjihimba a l’aide de notre mini-lexique constitue sur la route (notre guide ne bredouille pas un mot d’anglais).
Cela restera la partie la plus sportive et usante du periple.
La Black Mountain a fini de donner espoir a notre marche, Virginie glisse d’un rocher et se fait mal a la cheville. Apres moult efforts, nous atteignons l’inaccessible lodge « Wilderness Safari », dont les clients fortunes y accedent par avion (pour les ragots, Brad et Angelina l’ont loue pour eux tout seuls le mois dernier – 500 euros la nuit par personne, imaginez la lodge entiere).
Il y a en moyenne un vehicule par semaine a atteindre ce bout du monde et par magie un truck part dans 2 heures.
Pas de permis pour ce desert interdit (a cause des mines de diamant), des dunes difficilement surmontables et une cheville instable, avec une retour a prevoir dans les memes conditions, cela fait beaucoup. Point d’acharnement inutile.
Tant pis, la cote est a 50 km, nous l’atteindrons plus au sud dans le Namib.

"Aujourd'hui est un bon jour pour mourir !"

Cheval-Fou

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