vendredi 29 juin 2007

La colline aux himbas





Alors que nous arrivons le soir pres d’un champs de mais au bord de la riviere, un himba nous invite a passer la nuit dans son petit village. Il nous emmene au sommet d’une colline ou quelques huttes (« ondjuwo » - style ruches en terre et bois), un « craw » (enclos pour les chevres et brebis) dominent la region comme un chateau-fort. L’endroit est fantastique : toutes les vallees et montagnes a 360 degres autour, la rivire qui serpente vers le soleil descendant ...
L’accueil est chaleureux, une tribu d’une quinzaine de personnes vit la, avec le troupeau qui fait partie integrante du lieu.
Vu qu’ils nous ont fait comprendre qu’ils allaient tuer un bouc demain, nous restons avec eux la journee suivante. Frileux un peu le matin, les esprits se rechauffent a mesure que le soleil monte dans le ciel. Leur p’tit dej, c’est epi de mais et biere trad’. Ca devient la fete avec les filles qui dansent, la radio qui joue et les chopes qui circulent.
Vient ensuite la premiere traite du matin. Je m’y risque (Geraud) a leur maniere – le pouce et l’index. Nous remplissons les pots en bois « ehara » qu’ils verseront ensuite dans de grosses calebasses faisant du « maere » (genre de lait ribot) a force de secouer.
Le bouc est mene pres de l’arbre (sacrificiel) ou il est strangule a la main – cruelle maniere, ma foi. Le sang coule seulement pour les rites funeraires. Puis ils le decoupent.
Pendant ce temps, Virginie se fait deguiser en femme rouge ! Top-less, peinturlee avec leur mixture ocre « Otjize » - graisse animale melangee d’herbes avec la terre - avec la coiffure et la mini-jupe en peau de chevres. C’est trop !
Ca rigole avec les himbas, trop de bonheur.

Il est 10 heures du mat’, nous nous remplissons la panse de victuailles : chappe de mais, foie frit, viande bouillie et lait fermente. On n’en peut plus !
Certains membres de la tribu se montrent particulierement bienveillants avec nous (Meripa, Twaperapa, Baranessa, Maria, Jonny). Peu de paroles mais des sourires. Ce lieu que nous nommerons la « colline aux himbas » restera grave. Un instant magique parmi d’autres, echange avec ces bergers... et nous redescendons la vallee, la joie au coeur.

Mais de tristes reflexions embaument cette rencontre particuliere. Les Himbas, peuple semi-nomade de pasteurs sont victimes de leur mode de vie traditionnelle, maintenant decallee dans notre monde moderne. Le tourisme les detourne, l’alcool et le tabac dont beaucoup sont dependants les depravent. C’est devenu un peuple mendiant.
Combien de temps encore cette derniere tribu primitive (comme les Massai au Kenya) survivra dans leur maniere de vivra ?
Ces hommes tellement fragiles, a la merci d’une Afrique impitoyable avec comme seules armes : leur culture, leurs differences et les montagnes riches du Kaokoland qui les cachent...

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